Nom : The Magic Fluke Company
Modèle présenté : FIREFLY ukulele banjo
Pays : USA
Site web : magicfluke
Magic Fluke Company crée en 1999 le Fluke puis le Flea, modèles connus pour la qualité de fabrication, la fiabilité, le design, les décors ainsi que les matériaux originaux. Souvent décriés pas ceux qui ne les utilisent pas, il sont loués par ceux qui les jouent ! Alors, voilà que les magiciens décident de concevoir un banjo-ukulélé avec la même philosophie de conception que les deux précédentes créations et le présentent au monde au NAMM show de janvier 2011. Voici.
La Magic Fluke fait des ukes conçus par des passionnés, des vrais, depuis que le couple Liz et Jim Beloff tombent sur un ukulélé aux Puces de Pasadena en 1992 et qu’ils décident de fonder Flea Market Music, Inc.
Jim édite alors de nombreux songbooks pour des styles très variés et collabore avec des musiciens comme Ohta-San ou Lyle Ritz. Il écrit aussi un magnifique livre de chevet incontournable : The Ukulele – A Visual History. Sous l’influence de Jim, sa sœur crée avec son mari (le beauf’ à Jim) The Magic Fluke Company et conçoivent le Fluke, puis une version plus petite, le Flea (prononcer fli, comme le bassiste des Red Hot, ok les jeunes ? M’enfin), modèles connus pour la qualité de fabrication, la fiabilité, le design et les décors ainsi que les matériaux originaux. Souvent décriés pas ceux qui ne les utilisent pas, ils sont loués par ceux qui les jouent ! Alors, voilà que ces gens là même décident de concevoir un banjo-ukulélé avec la même philosophie de conception que les deux précédentes créations et le présentent au monde au NAMM show de janvier 2011 sous le nom de Luciole.
Aspect général
Première impression : c’est très léger ce machin là. Et tout est là ! C’est l’argument premier et définitif de cet instrument. Léger et pourtant c’est un banjolélé. Le manche est celui d’un Flea, ici avec l’option touche en vrai bois (non en platique moulé pour le modèle de base) et avec sa frette zéro qui garantit la justesse. C’est donc un manche assez large, ce qui le rend confortable et plutôt « facile » à jouer comparé à certains modèles des années 30 au manche particulièrement riquiqui (Gibson). On trouve donc la même tête ajourée que celle des Flea et les même mécaniques Grover 2B. Le fût de 8’ est dans un matériau composite avec un placage (vénilia adhésif ?) imitation bois (en attendant les batiks, les étoiles, les tikis ou les losanges multicolores ? Pouahhhh !). La peau est une Rémo synthétique avec un aspect panse de chèvre véritable d’un très bel effet.
L’ensemble est très agréable à tenir en mains, la finition est impec’. Évidemment la surprise tient à l’absence de cerclage/tirants métalliques pour maintenir et tendre la peau. Cette lourde et rutilante quincaillerie est remplacée par un ruban marron collé ! Simplement. Et comment que ça tient donc ? Pour combien de temps ? Et si la peau se détendait (peau synthétique peut être ne se détend pas)? Et si on la perçait accidentellement avec des baguettes en mangeant des Tekka Maki bien relevés tout en jouant Five Foot Two ? Je n’en sais rien ! Vous avez une réponse ?
À l’intérieur du fût, une « poutre » où est joliment gravé un jolie luciole, maintient la rigidité de l’ensemble et, grâce à la pièce de jonction avec le cordier, on peut régler l’action par l’ajout ou la suppression de rondelles (vérifié et efficace). Nickel. À l’intérieur du fût on trouve aussi une étiquette ovale exclusive pour le modèle avec le n° de série (celui là est le 007… Fly… Firefly !)
Son
Ploc, ploc : c’est bien un banjo. On y croit, c’est magique, ça le fait !C’est roots, c’est rond, c’est mat, c’est rigolo. Et jouer un banjo si léger, c’est une impression nouvelle très agréable qui crée de nouvelles inspirations, aspirations, de nouvelles intentions, ça c’est chouette, non ? Alors évidemment il n’y pas ici la résonance caractéristique des (meilleurs) banjo-ukes bardés de métal avec brillance et sustain associé au claquement de la peau. Mais c’est bien et on peut tout jouer tout en douceur et délicatesse, ou comme un sourd-dingo (vou mé RRRéconnaissé), ça sonne. La justesse est parfaite. Quant à jouer du banjolélé tranquille dans son canapé sans déranger bébé qui fait son dodo tout à côté, c’est extra.
Tout ça est bluffant, amusant, excitant : de quoi faire de la musique !
Je ne fais pas de remarque sur le choix des cordes proposées en standard. Les Aquila banjolélé font la farce et je ne suis pas gêné du tout par la corde de do filée. Comme sur les autres banjo-uke, les cordes ont moins d’importance que sur un wooden uke. Les différences de son sont très ténues. C’est plutôt une affaire de touché et de tension…
Réglage, fiabilité
J’ai évoqué dans la présentation le réglage facile de l’action (affaire de jeu), pour le reste c’est la fiabilité de la tension de la peau qui est un mystère. L’avenir nous le dira… Les mécaniques sont un modèle connu, pour ceux qui veulent du classieux looké vintage, il y a la possibilité d’avoir en option lors d’une commande sur Flea Market de véritables Pegheds®. Pas utile utile, mais sexy, pour sûr.
Odeur de la rosace
Où ça ? Ça serait plutôt dans le fût… j’arrête. Quoique, la noisette ?
Conclusion
C’est quasiment le plus simple appareil ! Un fût, une peau, un manche et quatre cordes… C’est marrant, pas ordinaire. Un instrument astucieux, simple, léger, bien foutu, pas cher et qui a le son de ce qu’on attend d’une peau bien tendue ! En plus c’est un pur produit américain, c’est assez rare.
Ceux qui ont toujours été tenté par le banjolélé sans osé se jeter à l’eau trouveront une occasion de se lancer sans risque. Un manche abordable, un poids plume imbattable, un prix mini, un son terriblement évocateur. Plonge et tu aborderas un répertoire nouveau et immense, tu déborderas de créativité, tu réinventeras le monde entier, en mieux (en fait Jim B. m’a versé trouze 000 $ pour forcer un peu le trait sur ce test ! Faute avouée à moitié…).
Un banjolélé à emporter partout. Comme un instrument nouveau, qui ressemble à des instruments connus, mais pas tout à fait. À essayer nécessairement avant de se payer un Gibson UB5, un Abbott Monarch ou un Crowned Ludwig des années 30. Sinon, c’est un excellent instrument complémentaire pour intégrer un son roots, sec, percussif et original à vos créations.
Que le joie de Formby t’accompagne !
Fiche technique :
Fabricant : The Magic Fluke Company
Année de fabrication : 2011
Lieu de fabrication : Sheffield, MA. USA
Style : Soprano
Diapason : 14 pouces (35,6 cm)
Corps/fût : 8 pouces (20,32 cm) en Acousticon (!)
Peau : Remo synthétique Fiberskyn®
Manche : Noyer
Touche : Meurisier (ou plastique moulé)
Sillets de tête : plastique au nom très complexe
Chevalet (flottant) : érable + ébène
Nombre de frettes : 17 (dont une frette 0, soit 16 cases)
Mécaniques : Grover 2B
Cordes : Aquila Banjo (do filé)
Accessoire : housse en jeans bleu
Poids : 460 g
Prix : à partir de 225$ sur le site du fabricant (mise à jour 2020)